Ce n’est pas une découverte, quand nos cocottes décident de couver, question obstination elles sont reines.
Le printemps c’est la saison la plus propice pour la reproduction. Certaines ont donc décidé de faire durer le printemps plus longtemps, en commençant en Février, comme ce fut le cas de Pacotille, puis quand enfin elle a quitté son nid et ses œufs en plastique, Pomponnette a pris la relève, et pour finir, quand Pomponnette est revenue à une vie normale, hop, Pacotille a remis le couvert. Un jeu de chaises musicales en somme.
Entre temps les humains se débattaient avec une bestiole microscopique qui avait réussi à mettre le monde au ralenti.
L’humain de mes cocottes, donc moi, était alors en pleines réflexions métaphysiques. Le confinement eut finalement raison de mon hésitation à recommencer une histoire de poussins.
La décision a donc été prise de faire plaisir à la fois à Pacotille et à moi.
Comme on ne change pas une équipe qui gagne j’ai commandé à nouveau chez « ma fournisseuse » habituelle d’œufs fécondés (voir article la surprise d’Eulalie).
J’adore allez sur ce site et choisir mes nouveaux petits emplumés. Ca reste un vœu pieux, car dans l’absolu rien de garantit une réussite à 100% de ce qu’on va mettre à couver.
Et rien à voir avec le fait de commander des œufs, leur voyage, etc. car la même chose arrive avec des œufs pondus sur place.
Non, c’est juste la nature qui nous rappelle que nous ne maîtrisons pas tout. Parfois ses rappels sont plus sévères que d’autres, et quoi qu’il en soit, elle reste décideuse de l’essentiel.
J’ai donc commandé mes 4 œufs, reçus 5 jours après (week-end inclus, confinement aussi..et poste en pointillés) ce qui de fait, est plutôt rapide.
Le mercredi après-midi j’ai reçu mon joli carton plein de promesses.
Tout était encore une fois parfait. Un emballage précautionneux, et petite cerise sur le gâteau, 2 petits œufs en cadeau.
Ouvrir ce carton a été comme la première fois, un vrai bonheur. On déballe, on s’attarde, on découvre, puis on regarde, on admire ces petits symboles de plaisir à venir.
Cette fois je n’ai pas choisi de races pures comme les Brahmas ou autres, mais des croisements spécifiques à l’éleveuse, très jolis et sensés donner des cocot(te)s gentil(lle)s.
J’avoue que j’espère surtout avoir des cocottes plutôt que des coqs, mais dans ce jeu on ne connait pas la mise d’avance.
J’ai opté pour 3 œufs de croisements entre Brahma et Orpington, des bestioles à plumes toutes rondes et tranquilles, dont la principale qualité reste la gentillesse en dehors de leur aspect boules de plumes et une ponte correcte.
1 œuf issu aussi d’un croisement avec une poule huppée, et le cadeau a été 2 œufs de poules naines.
Comme la première fois je les ai laissé se reposer un peu, et se réchauffer (il fait frais en ce moment) avant de les mettre sous Pacotille qui les a accueillis avec plaisir.
En se remettant en place dans le nid, elle les a bien tous ramenés sous son ventre, satisfaite de ce paquet d’œufs « rien que pour elle ».
Le réchauffement ( à température ambiante, ou sous une bouillotte tiède pour aller plus vite)est surtout un confort pour la poule dont la température en couvaison est élevée et qui se retrouverait sur des œufs froids, sensation plutôt désagréable, si elle peut être évitée c’est aussi bien .
Et c’est parti pour 21 jours, temps nécessaire à la formation des poussins.
Ci-joint un document passionnant sur le développement du poussin dans l’œuf pendant ces 21 jours. Merci à son auteur (Poultry Hub Australia).
Nous sommes le soir du mercredi 13 Mai.
Comme il est intéressant de vérifier une ou deux fois le développement normal des œufs, je fais donc 2 mirages, un à 7 jours et l’autre à 14.
Les œufs non fécondés ou morts peuvent ainsi être jetés plutôt que de risquer de s’abîmer et infecter aussi parfois les autres. Et pas la peine non plus de laisser espérer autant à la poule qu’à nous-mêmes des naissances qui ne viendraient pas.
Un mirage à Jour 7 :
Tout le monde est en route.
6 œufs fécondés sur 6.
A 14 jours : je note un retard de développement sur les 2 petits œufs et j’ai des doutes sur un des gros… à suivre.
Dernière semaine : Pacotille est isolée quelques jours avant la naissance, c’était prévu mais en plus, sa place a été prise « tranquillement » un beau matin par Escampette qui à son tour a des envies de maternité.
Faire sortir cette dernière du nid n’a pas été chose simple et c’est le bec en biais qu’elle est allée sur un autre.
J’ai aménagé un coin tranquille à l’extérieur mais toujours dans la partie sécurisée du petit poulailler pour Pacotille et ses petits. Pas la peine de tenter le diable en laissant tout le monde se promener en liberté dans le terrain, entre prédateurs qui tournent et autres poulettes pas toujours tendres, on va laisser la petite famille à l’abri quelques temps, avec des accès sécurisés et surveillés à la verdure.
A jour 21 : Pacotille parle à ses œufs depuis hier ….sans doute des coups qui se font sentir au travers des coquilles et la voix maternelle se veut peut-être aidante.
Le combat de la naissance n’est pas facile à gagner pour ces poussins qui doivent fournir des efforts considérables pour voir le jour.
N’y tenant plus je descends voir où « on » en est avant la nuit… les petits, encore dans les œufs, piaillent sous la mère qui leur répond, deux d’entre eux commencent à être percés. La nuit va être agitée pour Pacotille, et un peu pour moi aussi qui, comme la dernière fois, ai une pensée très forte pour ces petits et le travail qu’ils font pour naître.
Exactement 21 jours ce soir que j’ai mis les œufs sous ma poulette. Le timing est parfait.
On est le 2 Juin au soir.