Les petits portraits de l’été : Jacquotte

Selfie de Jacquotte

Pas très âgée Jacquotte, 3 ans, est néanmoins la plus « vieille » du petit poulailler, seule survivante des 4 premières arrivées quand j’ai repris mon aventure « poulesque ».

Jacquotte

Jacquotte se retrouve donc la doyenne de la bande ! Du coup, elle s’avère aussi être une des dominantes du poulailler. 
Quand il n’y a pas de coq, des poules s’attribuent le rôle de dominantes, sur le critère de l’ancienneté principalement, celui de la force arrivant ensuite (surtout chez les coqs). Elles feront tout autant régner l’ordre, et, pour l’avoir malheureusement constaté lors de l’attaque de l’affreux « Croquetout » l’an dernier, elles sont aussi en capacité de prendre la défense des autres en cas de danger. Dans le monde des poules, la hiérarchie comprend à la fois le bon rôle (manger en priorité, choisir son lieu sur le perchoir, etc.) mais aussi le mauvais (avertir,  protéger, voire même se sacrifier….). Que les humains en prennent de la graine !! Hé hé hé.

Achetée chez un éleveur local qui fournit en poules fermières, Jacquotte, vendue sous l’appellation « Marans » est en fait une poule de naissance industrielle avec une souche Marans (être vigilent à l’achat si on souhaite une pure race !). De fait elle n’a pas la stature charpentée de la pure race, (Jacquotte est plutôt du genre grignette) ni ses tarses un peu emplumées.
Toutefois, Jacquotte pond des œufs de couleur brun foncé, qui même s’ils ne sont pas chocolat comme ceux de « la vraie », donnent beaucoup de couleur à la collecte journalière.

Les œufs foncés de Jacquotte

Concernant la ponte, je dois reconnaître que j’ai rarement eu, au fil de toutes ces années, de poule qui ponde aussi bien. Je n’ai pas tenu de comptes la concernant, ce que je regrette un peu au vu de sa capacité, mais la première année a été impressionnante, rares ont été les périodes où ses œufs foncés n’étaient pas dans le nid, et idem pour l’an dernier. Cette année, Jacquotte ralentit un peu ce qui est quand même assez légitime et personne ne lui en voudra.

Côté caractère, cette cocotte est plutôt paisible et mène sa vie tranquillement, en veillant malgré tout à un respect des règles mais sans en abuser.
Ainsi, elle pourra donner un coup de bec réprobateur, mais ne sera pas acharnée sur telle ou telle du poulailler.
Je l’ai vue, accompagnée d’une autre dominante du poulailler, mettre fin avec un coup de bec bien senti sur la crête d’une des protagonistes, à une altercation un peu plus forte que d’habitude entre deux poules (l’une cherchant à dominer l’autre). Jacquotte en a calmé une, et l’autre dominante (Philomène dont je parlerai bientôt) a fait pareil avec l’autre. Elles se sont littéralement interposées entre les 2 autres du genre « eh les filles !!! Ca suffit on se calme !!!!! ». J’étais vraiment scotchée….. ca ne se serait pas passé devant moi j’aurais eu du mal à l’imaginer, et ne m’y attendant pas, je n’ai pas eu le réflexe de filmer cette scène.
Quand je dis que les regarder vivre est fascinant !!!!

Je l’ai vu aussi expliquer de façon claire et sans appel, aux poussins d’Eulalie à leur première sortie, que dans la hiérarchie de leur nouvelle maison…..ben ce n’était pas eux qui étaient en haut.
Je surveillais, toute attendrie, cette sortie, et j’ai vu rappliquer ma Jacquotte, les observer un court instant puis donner 2 coups de bec à chacun et repartir. Le lendemain, Philomène en remettait une couche de la même façon.
Bon : en guise de bienvenue, ca cale les affaires !!! ….mais dans les poulaillers, qui sont très structurés socialement, on met rarement un collier de fleurs autour du cou des petits nouveaux !
Donc de toutes façons ils devaient passer au « bizutage », et c’est ainsi que les poules montrent le fonctionnement du groupe aux nouveaux, personne n’y échappe, d’où l’intérêt de surveiller les premières sorties des poussins, et les intégrations des poules plus grandes comme je l’ai déjà expliqué.
Il faut veiller à ce que ca ne dégénère pas : les poules peuvent très bien tuer une autre poule en s’acharnant dessus, alors un poussin……!!!! Mais il n’y a rien eu de semblable dans cette affaire, Jacquotte, que je n’avais encore jamais vue avec des poussins,  ne semble pas du tout dans ce fonctionnement, ouf !
Juste une présentation « basique » des règles de vie du petit poulailler, avec encore aujourd’hui quelques petits rappels car parfois les 2 ados à plumes ont tendance à oublier…..

Avec l’humain, Jacquotte est une poule familière, elle vient vers eux sans soucis, elle adore même ça. Etre dans le jardin signifie avoir Jacquotte dans les parages !
Pour ce qui me concerne (là par contre tout le monde ne peut pas et j’adore ces petits privilèges hé hé) je peux la caresser, la porter sans problèmes, la grattouiller (mais il ne faut pas que ca dure trop, les effusions trop prononcées c’est pas son truc à miss Jacquotte !).
Elle est vive, curieuse et assez « affûtée ».
Comme elle a bien compris les fonctionnements de la maison, elle sait très bien se faire comprendre, réclamer s’il le faut, faire le nécessaire pour obtenir satisfaction…. ou exprimer un mécontentement.
« Sacrée boule de plumes » !

Je trouve que quand elle se promène dans le jardin, Jacquotte dégage une espèce de sagesse, et j’espère que sa crête y déambulera encore longtemps !

Jacquotte 2018

 

5 réflexions au sujet de « Les petits portraits de l’été : Jacquotte »

  • 10 juillet 2018 à 17 h 24 min
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    Encore une jolie histoire, tes oeufs seraient mal venus aux Etats-Unis, car ils ne mangent que des oeufs blancs, à savoir pourquoi…En tous cas c’est bien de savoir que dans un poulailler il y a une telle hiérarchie et de bonnes règles d’éducation (en fait comme chez les hommes, sauf que là, c’est respecté) Bisous Pascale !

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    • 10 juillet 2018 à 18 h 02 min
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      Oui les œufs sont appréciés avec des coquilles de couleurs différentes selon les cultures. Je sais que beaucoup de pays préfèrent les couleurs blanches/très claires, en France on les aime un peu roux. Comme tu dis, vas savoir !!! Quant à la hiérarchie oui, un poulailler est un lieu où chacun a sa place, un peu comme une meute. C’est l’équilibre et la survie du groupe qui en dépend, il faut l’accepter et sauf urgence, ne pas trop s’en mêler ! Bisous à toi

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  • 10 juillet 2018 à 17 h 35 min
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    belle histoire qui nous apprend a connaître la vie et les moeurs de ces boules de plumes – moi je trouve excellent tous les oeufs de quelque couleur qu’il soit – Dame Jacquotte est une sage et je la salue bien bas – bisous

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    • 10 juillet 2018 à 17 h 58 min
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      la couleur de la coquille ne change rien au goût !
      Merci pour ce gentil commentaire ♥

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  • 16 juillet 2018 à 13 h 55 min
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    que dire de plus, sinon que c’est toujours un délice de lire l’histoire du petit poulailler de Montcoudiol. On les aime ces boules de plumes, je dirai même qu’on les aime tellement que j’ose à peine regarder le rayon des volailles dans les magasins…J’y vois des Jacquottes, des Elalies, des petites cocottes de compagnie.
    Lire leur histoire est mille fois plus efficace que les tranquiisants que pourrait nous ordonner la médecine.
    Gros gros bisous et merci de ce moment merveilleux.

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