On dit “le” ou “la” neige ???

On dit “le” ou “la” neige ???

Ramenée le 29 Octobre, sous une neige importante Neige s’est vue affublée d’un nom évident au vu de la situation à son arrivée. Récupérée “à la va vite” chez la personne qui me fournit certaines de mes cocottes, dans une demie-pénombre car dehors il faisait presque nuit et sous une pluie battante, comme je l’ai expliqué dans l’article concernant l’échange fait ce jour-là, à savoir Pollen contre une poulette. 

Pas question pour moi ni pour les cocottes du petit poulailler, d’avoir un coq à la maison, en tous cas pour le moment on a toutes besoin de faire un petit break après le passage de Pollen, notre gugusse à plumes.

Neige est donc la bienvenue. Très occupée la semaine de son arrivée par le nettoyage des dégâts du jardin suite à la neige qui a cassé beaucoup d’arbres, et elle qui se tient un peu en retrait et craintive, je ne l’observe pas vraiment de près.

La semaine suivante, un soir, je la vermifuge…,

Elle est dans mes bras, je trouve qu’elle est quand même charpentée différemment des poules Brahma que j’ai eues, et son bec est plus gros aussi…..oula……..vieux doute…….je regarde de plus près et de magnifiques lancettes blanches sont gentiment posées sur son arrière train, blanc lui aussi. Neige est un nom masculin !!!!!

Nom d’une pipe en bois !!!! Nom de zou de nom de zou !!!!!! J’appelle illico la personne qui me l’a troquée…j’en profite pour demander des nouvelles de Pollen. Gros coco va bien.
Je décris la situation…..bon ok on échange et je viens la semaine prochaine, le 17 Novembre, le plus tôt sera le mieux pour Neige comme pour moi je pense.

Seulement voilà….les événements sociaux m’interdisent de prendre la voiture pour faire 300km aller/retour. Bon on repousse et on cale le 1er Décembre. On verra d’ici là !!!

Pendant ce temps, Neige vit sa vie de jeune coq, tranquillement, j’avoue qu’il n’est pas agressif, je culpabilise mais là tout de suite j’ai peur donc on verra une autre fois. De plus il est bien plus jeune que Pollen et n’a peut-être pas encore atteint l’âge de l’affirmation de soi….Je ne prendrai pas le risque maintenant.

Le 1er Décembre arrive et sans trop de difficultés je rejoins ma destination, avec Neige “tranquillou” dans sa cage.

Dans les bras de l’éleveur, il se laisse admirer, et un tonitruant “ah ben oui c’est un coco !!!” vient confirmer ce que je sais déjà…(ben oui, hé hé, je sais bien que vous m’avez fourgué un coq….pffff) mais je ne dis rien préférant rester en bon termes…

  • Bon alors on va chercher une poule ?
    – Oui…. même 2, je vais vous en prendre une en plus, ca sera mieux pour elles.
    – J’ai plus de Brahmas, plus rien !!! Dévalisé !!! Mais là j’ai des petites jeunes sympas et bien belles !

En passant devant un enclos, il y dépose Neige/coco qui, comme s’il n’était jamais parti de là, fonce directement vers les gamelles et piaille avec ses collègues, retrouvailles sans problème. Bon, un traumatisé en moins, ca m’aide bien pour gérer ma culpabilité.

Je le suis et trouve des jeunes poulettes splendides. Je craque sur une Sussex pure race, qui se laisse faire sans trop de soucis, et une Coucou de Rennes (race dont Philomène était un croisement). Je prends la coucou dans mes bras, elle roucoule ! Je la grattouille en l’amenant dans la cage, elle est aux anges ! Bon ben une poulette affectueuse, changez rien ! Sa copine a l’air du même acabit,  je suis ravie !!!!
Quand elles sont casées dans la voiture je demande si je peux me balader et voir Pollen qui est dans un pré annexe, pas de soucis il est au fond.
Je l’aperçois de loin, mon macho à plumes, qui roule des mécaniques devant des “ptites poulettes” et sous le regard plutôt indifférent de ses congénères. Il y a tellement de place que les coqs sont peu agressifs entre eux. Etant attendue je ne traîne pas plus, je reprendrai contact au printemps pour une petite Brahma dont j’ai trop envie, je sais qu’il en aura, et hop je quitte ce lieu, direction ma famille qui vit par là.

En route, je leur cherche un nom, tout fuse, mais vraiment tout, et la personne qui m’accompagne propose “gilet” et “jaune”, ….ben voyons…..!!!! “”Ben vu que la dernière fois la route était pleine de neige et que tu l’as appelée Neige…….”””
Délire et bon fou rire dans la voiture pendant un moment.

Dimanche matin, je les intègre doucement au groupe, ça se passe bien.

Elles sont dans le poulailler. Mais le soir je retrouve la petite Sussex mais pas la grise.
Non !!!!! Ça va pas  recommencer !!!! Pendant plus d’une heure je repars avec ma lampe de poche faire le tour de chaque bosquet, touffe d’herbe, arbre. Rien…..Il ne me reste plus qu’à espérer que tout aille au mieux pour elle, demain elle rejoindra peut-être le groupe, je n’ai pas le choix, mais je suis dégouttée.

Lundi matin, à l’ouverture de mon volet de chambre je jette un œil et que vois-je ? Mon emplumée fugueuse à côté de ma voiture dans le pré extérieur, en train d’essayer de revenir. Oulala !!! Ni une ni deux, je fonce attraper la bestiole qui dans mes bras roucoule encore, ah mais j’y crois pas !!!  Ça vient du plumage ou quoi ? Tu vas pas me la jouer Philo !!!! (J’ai bien peur que si…).

Je lui ai trouvé un nom, ce sera “Escampette“.

Quant à la petite Sussex vu que cette fois c’est vraiment une cocotte, ça sera “Minute“. Oui, je sais…………. 😁

 

arrivée de Minute et Escampette.

 

Le chant du coq

Le chant du coq

Un des charmes de la vie rurale, s’il n’est pas situé juste sous votre fenêtre de chambre, c’est le chant du coq. Et puis avec ses magnifiques couleurs, le coq est un plaisir à contempler, fier, empli de prestance, se promenant dans le petit poulailler.

Certains préconisent des élastiques autour du cou du coq pour l’empêcher de chanter…..pas de ça chez moi!! Si on ne supporte pas le chant du coq : on n’a pas de coq. C’est mon point de vue.
Une possibilité alternative et assez efficace réside dans le fait de fermer le poulailler dont on aura pour la nuit calfeutré toutes les entrées de lumière. Si le coq chante aux tous premiers rayons solaires, ne les voyant pas : il se taira. Il chantera à l’ouverture du poulailler dont vous aurez choisi l’heure.

Pour les voisins, alors là… il faut voir où on vit. Certaines mairies ont même pris des arrêtés sur le sujet…
Le mieux est d’aller voir vos voisins avant. On peut être surpris par la réaction positive de certains.

Il y a ce que moi j’appelle, et là encore je parle pour moi,  les “vraies” campagnes et les “fausses”. Les “vraies” à mes yeux ce sont celles d’autrefois, qui ont toujours connu cette vie où les hommes cohabitent avec les animaux depuis des siècles. Les vaches meuglent et font des bouses, il y a des mouches, les moutons bêlent, etc, et les coqs chantent. C’est ainsi. On en prend les avantages et les inconvénients,  et d’ailleurs ça ne pose question à personne.
Pour les “fausses” campagnes, je pense aux lieux habités par des gens en “mal de nature” mais pas des “nuisances” (pourtant bien naturelles) pouvant découler de celle-ci.
Les avantages, rien que les avantages. A chacun sa philosophie…..
J’ai la chance de vivre dans la “vraie” campagne, bien rurale, celle où on croise encore des taureaux dans les prés avec les vaches. Celle avec plein d’avantages et plein d’inconvénients, mais qu’on aime parce qu’elle n’est pas aseptisée.

Mon oreille a pu s’habituer sans trop de difficultés à ce réveil matin naturel, le coq de mon voisin ayant une forte tendance à démarrer ses vocalises très tôt le matin. Et puis après avoir passé des années dans une grande ville, au milieu des klaxons, des bruits d’auto-radios, des chahuts, bruits de camions poubelles et en tous genre, etc….franchement  le chant du coq est plutôt sympathique.

L’arrivée de Pollen et son affirmation sexuelle nous offrent des concerts, des duos où chacun joue sa partition…. Une chance, Pollen, en bon Brahma a un chant assez grave, genre Baryton, de fait moins stressant.  Mais bon, il y a quand même des fois où on a envie de leur demander  de communiquer un tout petit peu plus tard.

Donc quand on dort la fenêtre ouverte l’été, on peut entendre des chants venus d’ici et d’ailleurs, et oui, ils se répondent tous. J’en ai entendu 4 qui se répondaient d’un hameau à l’autre, ils ont l’oreille fine.
– Cocooooricoooooo
– Cooooocoriiiicoriiiicoooooooo
– coooooocoooooocoooo
– Cooooooocooooo

(traduction :

  • coucou les copains!  ici c’est chez moi ! ♪
  • oui ben moi aussi je suis là et chez moi on est bien, hein les filles ! ♪ ♫
  • moi aussi alors tu es prévenu, fais gaffe à ta crête  ♫
  • Eh les cocottes, chez moi c’est pas mal aussi  ♫ ♪ ♫ )

Et pendant ce temps-là…..tic tac tic tac…..

Mais voilà…le chant est un des attributs du coq. N’oublions jamais que pépère est un oiseau, autrefois sauvage,  et il garde de ce dernier tous les comportements types.
Il montre sa puissance et sa force, il veut séduire !!!! Alors hop, aux premières lueurs matinales, encore peu visibles pour l’œil humain, il essaie de faire comprendre à d’éventuels concurrents, qu’il est là, sur SON territoire, et a bien l’intention d’y rester. Si son petit harem se montre émoustillé par cette belle prestation, bah…..c’est un bonus.
Et des petites piqûres de rappel pendant la journée, plus ou moins longues et fortes, permettent de maintenir le message.
Un coq qui serait malade aurait un chant moins sonore, l’information serait reçue comme telle par les poules qui de fait ne voudraient plus qu’il les coche (c’est le nom donné à l’acte de reproduction du coq sur la poule).

Si on observe notre mélomane au moment du chant, il est fier, dressé sur ses ergots, ça ne rigole pas. Un coq vigoureux a un chant puissant, il est donc en bonne santé (c’est aussi un signe pour nous de son état général) et le montre ainsi aux éventuelles intéressées….”si je suis fort c’est que je suis bien ici, la nourriture est abondante, donc avec moi, vous aurez tout ce qu’il vous faut”. Et bien sûr, il y en aura toujours une pour céder à son chant séducteur et dandiner nonchalamment du croupion devant ses cordes vocales.

Tant qu’à séduire, il faut aussi compter sur l’apparence ! Alors nos beaux gallinacés se parent d’attributs colorés, de barbillons rouge vif, de crêtes plus ou moins grosses selon les races, et là je dois avouer que certains sont vraiment magnifiques.

Br 2hmHerminé
Mon coq brahma herminé 1999
Nino, mon coq Brahma perdrix Maillé Doré en 2000, adulte.

Chanter pour se reproduire

S’il arrive à ses fins, et il y arrivera, notre Casanova à plumes cochera ses poules. Il y a là aussi des favorites qui seront plus souvent sollicitées. Ce  n’est pas toujours très agréable pour ces dernières car certains coqs peuvent être plus brutaux que d’autres, ou plus demandeurs, blesser ou épuiser les poules.
Il faut veiller à ça et les protéger si c’est le cas.
Pour éviter les blessures, on peut fabriquer ou acheter des “selles de protection” genre de selle posée sur le dos et passant sous les ailes, qui empêchent le coq de blesser la poule en s’agrippant à elle avec ses ergots. Certaines peuvent être vraiment dans des états déplorables, blessées gravement. Dans ce cas isoler les poules concernées le temps qu’elles se refassent une vraie santé est indispensable.

Au moment de l’accouplement, le coq ne pénètre pas la poule. Les testicules sont internes, à hauteur des reins, et il n’a pas de pénis, comme beaucoup d’oiseaux.
Les spermatozoïdes seront expulsés par le cloaque. Il y a donc ce qu’on appelle le “baiser cloacal” où les 2 cloaques sont maintenus l’un (mâle) sur l’autre (femelle) pour que les spermatozoïdes puissent s’y verser. Ils seront stockés dans l’oviducte de la poule et pourront féconder en une fois tous les ovules de la grappe en préparation. Si on est déjà dans une période où le blanc se forme autour de l’ovule, la fécondation sera impossible, c’est pour cette raison qu’il faut attendre plusieurs jours après la mise en place d’un coq pour trouver des œufs fécondés, et qu’à contrario, on peut en trouver parfois 3 semaines après son départ.

Côté séduction, Pollen, qui depuis 1 mois, s’affirme un peu plus chaque jour en tant que coq et dans sa sexualité  fait ses premiers pas avec quelques maladresses dues à son âge.
Ce n’est pas gagné avec tout le monde dans le petit poulailler.  Les anciennes ont tendance à préférer, et de loin,  leur tranquillité.
J’ai vu tout à l”heure Léontine en pleine mue et qui a autre chose à faire, mais qui vit un calvaire depuis  2 jours car il est tombé en pâmoison pour elle, traverser le jardin tout entier en courant droit devant, avec Pollen (et son coup de foudre) 20 cm derrière. Il y a cru un moment le pauvre, mais il a fini par abandonner, cette fois…. parce que les coqs sont têtus. Idem avec Philomène.
Les anciennes sont des vieilles filles aguerries et il leur en faut, pour l’instant,  un peu plus semble t’il qu’un cocorico tonitruant et 2 ou 3 battements d’ailes aux plumes magnifiques. En tous cas il va falloir qu’il affûte ses arguments….et il y arrivera.

Pollen, Brahma Fauve Herminé bleu 2018