Une nouvelle expérience !!!! (Et si on couvait ? 2e partie)

Une nouvelle expérience !!!!  (Et si on couvait ? 2e partie)

Et encore une fois la nature a décidé les choses !

Le matin du 3 juin je suis descendue voir où en étaient les naissances. Quelle joie et émotion, je sais, de découvrir des pioupious sous les ailes maternelles.

En arrivant devant Pacotille toujours couchée sur ses œufs, une fraction de secondes j’ai trouvé que quelque chose clochait dans le décor. Le temps de comprendre que c’était le corps d’un poussin fraîchement tué à côté d’elle.

Que s’était-il passé ??? Elle semblait calme sur ses œufs restants et les autres poules ne pouvaient pas atteindre le nid sécurisé. Non….elle n’y était pour rien….? Angoisse, et un peu de stupéfaction car je n’ai jamais vécu ca toutes ces années avec mes différents poulaillers. Les mères dont certaines plus ou moins attentives à leurs poussins n’ont jamais été agressives.

Je soulève Pacotille pour voir ce qu’il en est. L’œuf avec le trou hier soir n’a pas bougé, l’ouverture est à peine plus grosse. Je l’agrandis donc un peu avec une pince à épiler, pour voir si le poussin est toujours en vie, ce qui est le cas,  et je le repose. Pacotille se recale dessus. Non…pas possible…..elle n’y est pour rien…..
Au moment où il recommence à piailler dans sa coquille je vois ma poule se ruer dessus et de toutes ses forces essayer d’exploser la coquille….pour le tuer. Coups de bec frénétiques sur cette coquille à peine percée.
Je ne sais pas pourquoi, mais y a t’il une vraie explication ? Il en va des animaux comme des humains avec ce qu’on appelle à tort ou à raison “l’instinct” maternel. Tout le monde n’est pas livré avec.

Ni une ni deux, je la sors de là en criant autant l’une que l’autre, récupère les œufs restants pour les sauver de sa fureur et retourne à la maison avec mon nid. L’œuf percé émet des braillements.

Là 2 choix s’offrent à moi :

1 – Faire comme si de rien n’était laisser faire la nature et donc mourir ce poussin dans l’œuf, ce qui serait pratique vu que la mère ne sera pas dans son histoire.
2 – Donner une chance à cette vie.
A chacun sa façon de voir et gérer les choses…. Je décide d’aider le poussin à naître en agrandissant vraiment le trou de la coquille.
Les autres œufs eux ne donneront rien, le développement s’est arrête avant le terme.

le petit dans son œuf

J’enlève donc délicatement la coquille, qui part en morceaux, sur une surface vaguement inférieure à la moitié. Il reste la membrane encore bien collée au poussin qui bouge un peu derrière. Il est fatigué mais en vie. Avec un coton imbibé d’eau tiède je décolle millimètre par millimètre la membrane pour éviter les saignements.

Arrivée à ce stade je vois une patte arrière qui sort de l’œuf, il va naître.
Je le repose alors dans son nid, couvert d’une bouillotte en attendant de trouver un carton propre dans l’urgence.

A moitié sorti de l’œuf, il se repose. Le plus dur est fait.

Mon pioupiou rescapé se repose en séchant. Quant à moi, je panique un peu et me demande dans quoi je suis encore allée me fourrer….
Et pour parfaire la matinée, dans un quart d’heure j’attaque mon télétravail. Heureusement d’ailleurs car si j’avais dû m’absenter ca aurait été vraiment “galère” n’ayant pas encore de lampe chauffante. Bon ce soir acheter une lampe !

En attendant je vais refaire des bouillottes toutes les 2 heures jusqu’au soir, le tout en étant présente aussi pour répondre aux demandes du boulot. Chouette !!!!

Je la voyais pas comme ca moi cette couvaison !!!!
Une nouvelle expérience dans mes aventures “poulesques “.
Mais ainsi va la vie, on ne maîtrise pas tous les paramètres dans le vivant. Et quand on a des animaux on doit s’attendre à des surprises ! 2020 sera vraiment particulière…

En fin de journée je file acheter ma lampe et je prépare le futur nid de ma boule de duvet. Je le place dans la salle de bains, seule pièce qui peut se fermer hermétiquement et c’est important quand on a des chats !!! Oui mes 2 matous écoutent les piaillements avec une curiosité teintée de gourmandise. Il va falloir être très vigilante.
Il me faut aussi quelques heures pour régler la bonne distance entre la lampe et le nid pour atteindre la température idéale de 35/36° pour certains conseils, 32° pour d’autres dont je vais rapidement me rapprocher en réglant à 33°, un bon compromis.

Le soir, le poussin toujours dans son carton provisoire, piaille bien. ça n’arrête pas. Je le prends sur moi régulièrement ça le calme un peu mais sans plus.
Je me lance alors dans une fabrication de pâtée, çà j’ai l’habitude et prépare un mélange à base de jaune d’œuf, de semoule cuite et j’humidifie.
Je l’enrichirai d’autres ingrédients plus tard.
Pour avoir vu les mères poules donner l’exemple aux petits qui agissent par mimétisme, je montre moi aussi comment manger..et ça marche ! Mon piou intègre la leçon !!!

 

Le repas achevé le “bout d’affaire” est calmé, et lui comme moi allons dormir, chacun dans son nid.
Quelle journée !!!

J’avoue que le lendemain matin j’avais une appréhension en ouvrant la porte de la salle de bain. Avait-il survécu ? Chaque jour qui passe est une victoire et là il n’y a même pas encore un jour. Soulagement quand je vois mon poussin bien en forme dans son nid.
Pendant que je me prépare pour aller physiquement au travail cette fois, il se réveille, piaille, raconte des tonnes de choses ♪♫♪

Je prends un moment pour aller voir les grandes et m’occuper de lui avant de partir pour la journée. Angoisse encore au retour en me demandant s’il aura aussi survécu à cette journée, seul. Mais mon poussin a envie de vivre et je le retrouve en forme encore une fois.
Petits repas et câlins pour la socialisation nous font nous rencontrer chaque jour un peu plus.
J’ai été clairement identifiée comme sa “maman” poule. Il passe du temps avec moi et sur moi !!!

Beaucoup de repos aussi pour ce petit qui en a bien besoin. Et là majoritairement je tiens à ce que ce soit sous sa lampe et tranquille.

il dort, dans son nid, sous la lampe au chaud, et s’est glissé          dans une écharpe, comme sous les ailes d’une maman poule.

 

Sa curiosité le pousse maintenant, (déjà !), à explorer les environs proches de moi quand je m’installe avec lui, bureau, canapé etc. et il est rapide l’animal !!!!!
D’ailleurs il m’a aidé à écrire cet article le concernant en contrôlant que je ne disais pas de bêtises !!!

contrôle des écrits !

 

 

Et si on couvait ??

Et si on couvait ??

Ce n’est pas une découverte, quand nos cocottes décident de couver, question obstination elles sont reines.

Le printemps c’est la saison la plus propice pour la reproduction. Certaines ont donc décidé de faire durer le printemps plus longtemps, en commençant en Février, comme ce fut le cas de Pacotille, puis quand enfin elle a quitté son nid et ses œufs en plastique, Pomponnette a pris la relève, et pour finir, quand Pomponnette est revenue à une vie normale, hop, Pacotille a remis le couvert. Un jeu de chaises musicales en somme.

Entre temps les humains se débattaient avec une bestiole microscopique qui avait réussi à mettre le monde au ralenti.
L’humain de mes cocottes, donc moi, était alors en pleines réflexions métaphysiques. Le confinement eut finalement raison de mon  hésitation à recommencer une histoire de poussins.

La décision a donc été prise de faire plaisir à la fois à Pacotille et à moi.

Comme on ne change pas une équipe qui gagne j’ai commandé à nouveau chez “ma fournisseuse” habituelle d’œufs fécondés (voir article la surprise d’Eulalie).
J’adore allez sur ce site et choisir mes nouveaux petits emplumés. Ca reste un vœu pieux, car dans l’absolu rien de garantit une réussite à 100% de ce qu’on va mettre à couver.
Et rien à voir avec le fait de commander des œufs, leur voyage, etc. car la même chose arrive avec des œufs pondus sur place.
Non, c’est juste la nature qui nous rappelle que nous ne maîtrisons pas tout. Parfois ses rappels sont plus sévères que d’autres, et quoi qu’il en soit, elle reste décideuse de l’essentiel.
J’ai donc commandé mes 4 œufs, reçus 5 jours après  (week-end inclus, confinement aussi..et poste en pointillés) ce qui de fait, est plutôt rapide.
Le mercredi après-midi j’ai reçu mon joli carton plein de promesses.
Tout était encore une fois parfait. Un emballage précautionneux, et petite cerise sur le gâteau, 2 petits œufs en cadeau.

les œufs bien emballés

Ouvrir ce carton a été comme la première fois, un vrai bonheur. On déballe, on s’attarde, on découvre, puis on regarde, on admire ces petits symboles de plaisir à venir.

 

Cette fois je n’ai pas choisi de races pures comme les Brahmas ou autres, mais des croisements spécifiques à l’éleveuse, très jolis et sensés donner des cocot(te)s gentil(lle)s.
J’avoue que j’espère surtout avoir des cocottes plutôt que des coqs, mais dans ce jeu on ne connait pas la mise d’avance.
J’ai opté pour 3 œufs de croisements entre Brahma et Orpington, des bestioles à plumes toutes rondes et tranquilles, dont la principale qualité reste la gentillesse en dehors de leur aspect boules de plumes et une ponte correcte.
1 œuf issu aussi d’un croisement avec une poule huppée, et le cadeau a été 2 œufs de poules naines.

Comme la première fois je les ai laissé se reposer un peu, et se réchauffer (il fait frais en ce moment) avant de les mettre sous Pacotille qui les a accueillis avec plaisir.
En se remettant en place dans le nid, elle les a bien tous ramenés sous son ventre, satisfaite de ce paquet d’œufs “rien que pour elle”.
Le réchauffement ( à température ambiante, ou sous une bouillotte tiède pour aller plus vite)est surtout un confort pour la poule dont la température en couvaison est élevée et qui se retrouverait sur des œufs froids, sensation plutôt désagréable, si elle peut être évitée c’est aussi bien .

Et c’est parti pour 21 jours, temps nécessaire à la formation des poussins.

Ci-joint un document passionnant sur le développement du poussin dans l’œuf pendant ces 21 jours. Merci à son auteur (Poultry Hub Australia).

Nous sommes le soir du mercredi 13 Mai.

Comme il est intéressant de vérifier une ou deux fois le développement normal des œufs, je fais donc 2 mirages, un à 7 jours et l’autre à 14.
Les œufs non fécondés ou morts peuvent ainsi être jetés plutôt que de risquer de s’abîmer et infecter aussi parfois les autres. Et pas la peine non plus de laisser espérer autant à la poule qu’à nous-mêmes des naissances qui ne viendraient pas.

Un mirage à Jour 7 :
Tout le monde est en route.
6 œufs fécondés sur 6.

Mirage d’un des œufs. La partie sombre est  occupée par le fœtus. La poche d’air grossit.

A 14 jours : je note un retard de développement sur les 2 petits œufs et j’ai des doutes sur un des gros… à suivre.

Dernière semaine : Pacotille est isolée quelques jours avant la naissance,  c’était prévu mais en plus, sa place a été prise “tranquillement” un beau matin par Escampette qui à son tour a des envies de maternité.
Faire sortir  cette dernière du nid n’a pas été chose simple et c’est le bec en biais qu’elle est allée sur un autre.

J’ai aménagé un coin tranquille à l’extérieur mais toujours dans la partie sécurisée du petit poulailler pour Pacotille et ses petits. Pas la peine de tenter le diable en laissant tout le monde se promener en liberté dans le terrain, entre prédateurs qui tournent et autres poulettes pas toujours tendres, on va laisser la petite famille à l’abri quelques temps, avec des accès sécurisés et surveillés à la verdure.

A jour 21 : Pacotille parle à ses œufs depuis hier ….sans doute des coups qui se font sentir au travers des coquilles et la voix maternelle se veut peut-être aidante.
Le combat de la naissance n’est pas facile à gagner pour ces poussins qui doivent fournir des efforts considérables pour voir le jour.

N’y tenant plus je descends voir où “on” en est avant la nuit… les petits, encore dans les œufs,  piaillent sous la mère qui leur répond, deux d’entre eux commencent à être percés. La nuit va être agitée pour Pacotille, et un peu pour moi aussi qui, comme la dernière fois, ai une pensée très forte  pour ces petits et le travail qu’ils font pour naître.
Exactement 21 jours ce soir que j’ai mis les œufs sous ma poulette. Le timing est parfait.

On est le 2 Juin au soir.

Pacotille en couvaison. 05/20