Au revoir Philo…..

Au revoir Philo…..

Depuis dimanche, Philomène se mettait en retrait des autres, elle voulait être tranquille…
Je l’ai auscultée comme j’ai pu, pas de blessures, pas de parasites apparents. Pas de problèmes de jabot, juste une espèce de fort mécontentement quand je la manipulais, (peut-être des douleurs ?) alors qu’habituellement elle ne disait rien même si ce n’était pas, soyons francs, sa “tasse de thé” en dehors des “grattouilles sous le bec” qu’elle aimait.
Je lui ai donné un peu d’huile de foie de morue et des vitamines.
Elle n’avait qu’ne seule envie, s’envoler et retourner tranquillement dans son coin préféré du jardin. Dimanche soir elle était dans le poulailler. Hier matin elle a suivi le troupeau de ses copines pour aller dans leur coin “à elles” qu’elles affectionnent.  Je l’y ai vue.

Hier soir, en descendant vérifier comme chaque soir si tout allait bien, pas de Philomène dans le poulailler !!!!
Lampe de poche en main, je suis partie à sa recherche en faisant tous les recoins du jardin sous la pluie verglaçante, ce qui a rendu les choses plutôt sportives.
J’ai aussi fait le tour de la maison….rien trouvé.
Je n’ai pu que rentrer en espérant qu’elle aurait trouvé un coin pour se mettre en sécurité, ça leur arrive “”aux poules”” de vouloir passer inaperçues et de bien réussir leur coup. Elle-même était une grande spécialiste en la matière. … donc un petit espoir….

Ce matin :
Je suis descendue à sa recherche et déjà vérifier si elle avait rejoint les autres, car comme je l’ai dit, elle m’avait fait ce coup-là une ou deux fois. Mais au fond de moi, là je n’y croyais pas vraiment. Alors : chercher en ayant peur de ce qu’on peut trouver….avec appréhension regarder partout….

Rien, aucune trace, mais rien de rien, pas de plumes, rien. Philomène a simplement disparu !!!
Ma seule explication reste qu’un prédateur a du profiter de sa faiblesse du moment, et qu’elle ne s’est pas débattue.
Pourtant aucun signe de panique chez les autres.

Ou alors elle a fugué une dernière fois, qui lui aura été fatale…..? Elle n’a jamais suivi les “”règles”” Philo…
Toutes les explications sont possibles. Une seule certitude, Philomène n’est plus là et n’y sera plus.
J’espère que tout aura été rapide pour elle. Vu le manque de traces je pense que oui.
C’est ainsi, c’est la vie. C’est déjà arrivé, ça arrivera encore malheureusement et ça arrive à d’autres régulièrement.

Contre ça non plus on ne peut rien…

Au revoir ma Philo, ma rebelle à plumes, toutes ces années, tu m’as bien fait enrager et bien fait rire aussi avec ton indépendance tenace. 
Si le paradis des cocottes existe : reste comme tu étais ici, mais essaie quand même de ne pas trop fuguer…. ♥

Une seule patte dans la neige c'est suffisant
Philomène 2017.

 

Du changement dans le petit poulailler

Du changement dans le petit poulailler

Le petit poulailler habituellement assez serein a vu quelques bouleversements ces dernières semaines.

Pollen, magnifique coq en devenir a affirmé avec force son rôle de chef. Ses cocoricos ont accompagné son changement de posture. Pollen est devenu un super protecteur, tellement occupé à son rôle qu’il est devenu dominateur.
En quelques semaines j’ai vu les anciennes devenir craintives, s’alimenter quand il était hors de vue, Léontine épuisée par ses courses poursuite et du fait de sa pathologie du jabot, devenir prostrée et vraiment en très mauvais état, dès qu’elle était sous sa vue il la sollicitait, courir avec son jabot lui demandait trop d’efforts.
Un soir, Pollen lui a interdit l’accès au poulailler au moment du coucher (tu ne veux pas de moi..je ne veux pas de toi non plus…???). Elle traînait dehors alors que la nuit arrivait. Les autres semblaient couchées. Je l’ai donc prise pour la porter au poulailler. Il m’a regardée mais n’a rien dit. Il trônait sur son perchoir, accompagné de Nuage habituée depuis la naissance à sa présence, mais toutes les autres étaient tassées aux extrémités.
Première vraie interpellation pour moi face à son comportement.
Dentelle était restée sur le bord extérieur de la fenêtre, ne souhaitant plus rentrer au poulailler pour dormir. Je l’ai donc prise aussi pour  la mettre en sécurité à l’intérieur. Mais Dentelle n’aime pas être manipulée, alors elle a un peu ronchonné. Et là………….j’ai vu un œil se tourner vers moi avec un regard assez étrange, et tout à coup, Pollen est descendu du perchoir et m’a foncé dessus.

Une attaque en bonne et due forme. Dans ces cas là on se défend comme on peut, et même si ce n’est pas la meilleure solution, les coups de pieds pour mettre l’agresseur à distance sont les bienvenus. Quand j’arrêtais, il revenait à la charge…
J’ai gagné sur ce coup-là mais impossible de retourner dans le poulailler sans subir les assauts du protecteur.
Ca se profilait un peu depuis quelques temps où il venait parfois par derrière me piquer les chevilles, mais c’était gérable. Il était dans le test hiérarchique,et depuis ce jour, dans sa tête, n’étant pas une poule j’étais sans doute une (ou un) concurrent.

J’ai toujours été claire avec ça, pas de coq agressif chez moi. Donc ça devait passer ou bien des décisions devraient être prises.
Pollen ne semblait pas agressif mais ultra protecteur et dominant. Trop sans doute. Tout le monde était perturbé. Les Brahmas sont souvent des coqs tranquilles. Tous ceux que j’ai eus l’étaient, mais je ne les avais pas eus poussins. Visiblement Pollen avait du mal à trouver sa place…
Tout petit poussin, devenu grand, il lui semblait naturel de monter en haut des échelons hiérarchiques sans aucune exception, donc moi incluse.

J’ai contacté une “amie poulesque” qui m’a bien conseillée sur des solutions possibles. Entre autre le rassurer en le câlinant, et utiliser les fleurs de Bach qui peuvent marcher aussi.

J’ai tenté les deux. Le spray ne le rassurait pas, et anéantissait de fait l’idée des caresses. Etre dans mes bras n’était pas forcément un plaisir. Et devoir le maîtriser pour pouvoir ensuite le tranquilliser était une galère pour nous deux. J’avais le sentiment de mettre une claque à un gamin en lui ordonnant de venir me faire un bisou…. Ca aurait pu marcher mais ni lui ni moi n’y trouvions notre compte. Chacune de mes entrées au poulailler, dans SON domaine, était sujette à attaque.

Beaucoup de pensées, de réflexions, de culpabilité, de tristesse, de sensation d’échec. Le stress des poules est venu m’aider dans ma prise de décision. Pollen devait partir.

Par contre pas n’importe où. Il fallait lui trouver un endroit où il soit heureux, libre, et en capacité de vivre sa vie de coq n’ayant connu que le respect de sa nature profonde. Un lieu aussi, bien évidemment,  où il ne soit pas au menu d’un dimanche de fête….
Pas simple quand même. L’avantage de connaitre des passionnés est de pouvoir avoir des adresses d’intéressés, faire des échanges, placer des animaux.

J’ai donc contacté la personne qui m’avait procuré Nougatine et Eulalie, et je n’ai eu aucun mal à la persuader d’accueillir Pollen. Rendez-vous était pris pour ce lundi. Je ramènerais une poulette en contrepartie…

Ayant une date de départ, j’ai isolé le coq dans un enclos et la nuit il rentrait dans un espace sécurisé. Cette période de quelques jours a permis à tout le monde de s’apaiser un peu. Léontine s’est refait à nouveau une santé, la hiérarchie “d’avant” a repris son cours. La tranquillité est revenue, et moi je pouvais faire mes soins sans avoir une angoisse d’agression à gérer.
Entre temps j’ai pu récupérer une poulette Marans “bleu cuivré” chez une connaissance qui allège son élevage pour des raisons personnelles. Un  passionné de cette autre race, celle qui pond des œufs couleur chocolat dont la coquille peut frôler le marron/noir dans certains cas.  On les croise plutôt avec plumage noir cuivré mais le bleu cuivré est une autre déclinaison  officielle, plutôt jolie d’ailleurs. Leurs pattes sont légèrement emplumées et elles sont assez rustiques.
Je n’aime pas les intégrations d’une seule poule mais je savais qu’une autre arriverait juste quelques jours après elle. Et puis, j’en voulais une depuis longtemps, alors cette “occasion a fait le larron”. Sidonie est donc arrivée la semaine dernière. Son caractère et le moment troublé où elle est arrivée ont fait que son intégration s’est faite sans problème. Elle a su s’imposer sans force mais avec culot. Comme quoi…..

Sidonie Marans Bleu cuivré

Dimanche soir j’ai mis Pollen dans sa cage de transport pour l’emmener lundi matin. Je passerai les détails sur mon moral….oui j’ai même versé quelques larmes sur le départ de mon pépère Pollenou.
Mais bon….ainsi va la vie et je l’emmenai dans un lieu où il serait mieux en phase avec lui-même.  Et puis ma doctrine est qu’on a assez de gros soucis contre lesquels on ne peut rien, alors autant éviter de s’en créer soi-même.

Lundi, hop, en route avec mon gros pépère. On part sous la pluie. Mon moral est un peu assorti.

L’après midi je suis chez le “monsieur des Brahmas”. Pollen est sorti par lui et posé sur une cage, très beau, sans doute un peu ensuqué par cette journée inhabituelle, méconnaissable, se laissant caresser, toucher les barbillons en se faisant appeler “mon gros Coco” par le monsieur….  J’ai amené Mister coq et là on a Docteur Pollen .
D’un coup je doute, je regrette… si je pouvais le ramener…c’est un coq comme ça que je veux !!! Un gros Coco gentil, à qui on prend les barbillons sans se faire attaquer. Mais non, à la maison il y a juste le gros, mais pas le Coco….alors je me souviens des attaques de Pollen et je me dis que là, au vu du nombre de poulettes toutes fraîches qui se baladent, il pourra jouer du cocorico en trouvant des admiratrices.
Bien sûr il y a d’autres “gros Cocos” qui se promènent  aussi mais c’est tellement grand qu’il devrait arriver à s’intégrer sans trop de soucis, les autres cohabitent bien semble t’il.

Je laisse quelques consignes dont je me doute bien qu’une fois le dos tourné tout est toujours possible mais je veux parier sur la confiance, et l’homme a l’air amoureux de ses volailles….je compte sur l’amour.
Pendant que Pollen/gros Coco trône sur une cage sans broncher, docile……   on part à la recherche de la poulette qui viendra vivre à la maison. Beaucoup de jeunes Brahmas perdrix maillé doré,  mais j’ai en tête autre chose. Je voudrais une poule différente en couleur de celles que j’ai à la maison.
Une Brahma bien sûr, mais la seule qui me plait est trop vieille et il veut la garder, fauve herminé noir, à mon avis pour une production de fauves herminés ce sera super. Pollen va sans doute la croiser de près…  Justement parce qu’elle était sa version féminine, elle me plaisait bien. Pas de perdrix maillé argenté non plus ce qui m’aurait bien tentée.

Bon je fais quoi ? Il tombe des cordes et en plus j’ai le blues. “Venez voir, là j’en ai “ben” une qui est différente comme vous voulez” . Et là, au milieu d’un hangar, avec un coq fauve et à côté d’un coq blanc herminé noir magnifique, il y a une poulette issue de croisements blanc herminé  et fauve ou splash, je ne sais pas trop. Ils ont du s’y mettre à plusieurs coqs pour la faire !!!

Grande comme les blanc herminés savent l’être, une ado un peu dégingandée, un bec et une tête de Brahma, des pattes de Brahma, des doigts de Brahma mais un plumage à la couleur non identifiée qui la rend belle par son originalité. Elle sera hors concours. Ca tombe bien je n’en fais pas et ne fais pas de reproduction non plus. Allez ca sera elle !

ma nouvelle poulette 01 11 18

La poulette remplace Pollen dans la cage de transport,  je profite de son calme pour caresser mon coq une dernière fois en m’autorisant à demander des nouvelles dans quelques temps… et je repars.

Le retour à la maison se fait d’une façon assez sportive, il tombe des tonnes de neige.  Je l’attendais mais pas à ce stade. Je réussis à passer malgré tout et j’arrive à la maison où je dépose mon paquet dans le poulailler. Le lendemain j’ouvre à la belle, mais la neige étant très haute toutes les habitantes du petit poulailler ont décidé de rester au chaud sur les perchoirs, donc confrontation inévitable ! Après un accueil explicite par les anciennes concernant sa place dans le groupe, ma jeune poulette explore son nouvel environnement avec une Jacquotte qui est une des rares à sortir quand il neige.

Le soir elle rentre se coucher avec les autres.
Elle fait désormais partie de la maison et  s’appelle…..Neige !

Neige et Sidonie 30/10/18